La stratégie du potier
On peut parler ici d'une approche par les processus dans le sens où ce qui intéresse Mintzberg au premier chef c'est bien la stratégie en train de se faire et non pas la description formelle d'une stratégie a priori dont il n'est pas sûr qu'elle soit concrètement mise en œuvre. C'est le rapport entre la prise de décision et les contingences de la situation qu'il s'agit d'analyser, notamment l'émergence aléatoire d'une stratégie non prévue initialement.
Henry Mintzberg, pour illustrer ce phénomène d'émergence de la stratégie, utilise la métaphore du potier qui fabrique sur son tour des vases et des statues selon un plan bien défini, quand un incident arrive l'obligeant de changer de style. Style innovant qui se révèle par la suite des plus prometteurs. Sa production est ainsi le résultat de deux processus : l'un voulu, délibéré, souhaité et l'autre et émergent. L'entreprise connaît elle aussi la combinaison de ces deux processus : l'un prévisible (le délibéré), l'autre le fruit du hasard (l'émergeant).
Définition :
« Les managers deviennent les potiers et la stratégie est leur argile. De la même façon que le potier, ils sont situés entre un passé fait des capacités de leur société et un futur reflétant les opportunités du marché. Et s'il sont de vrais artistes, ils apportent à leur travail une égale connaissance intime des matériaux dont ils auront à se servir »
. La stratégie est donc une combinaison entre une intention et sa réalisation. La démarche stratégique est à la fois projetée (c'est-à-dire délibérée) et concrète (c'est-à-dire réalisée et adaptée aux contingences du moment).
