Introduction au management des universités

Jeux de taille et risque des fusions inefficaces. L'intérêt des PRES à transferts de compétence.

« Nous sommes entrés dans une logique de rapatriement des formations dans des ensembles plus vastes », Jean-Marc Monteil, à l'époque où il était directeur général des enseignements supérieurs

« Ce sont les pôles (de concertation ou d'excellence) qui vont construire le nouveau paysage de l'enseignement supérieur français », Un directeur général d'école de commerce

Ces dernières années les universités sont soumises à un leitmotiv d'augmentation de taille, comme s'il fallait forcément grossir (en effectifs, activités, nombre d'étudiants) pour acquérir un poids critique dans la compétition internationale.

Le format de ce document ne nous permettra pas d'en débattre vraiment ici. Un autre cours sera réservé à cette question.

Complément

Notons simplement deux choses :

  1. il est très dangereux de grossir pour grossir. Cela peut conduire à des effets « mammouth » fustigés naguère par un ministre de l'éducation. Dans le privé, un grand nombre de fusions ont échoué, obligeant après coup à des démembrements coûteux en moyens, en désengagements et en perte de temps. L'effet taille n'a d'intérêt que s'il accroît la synergie d'ensemble et s'il facilite vraiment la productivité ou les résultats.

  2. il est très risqué de mêler arbitrairement des équipes ou des composantes qui auront du mal à travailler ensemble, qui n'y auront pas forcément intérêt du point de vue opérationnel, et qui trouveront des prétextes à querelles dans leur rapprochement provoqué. Rapprocher pour aiguiser des dissensions ou activer des conflits n'est finalement pas un choix très habile.

Selon les cas, le rassemblement des forces peut prendre trois directions :

  1. le simple partage de missions ou d'activités, par négociation entre établissements. Le but est d'éviter des concurrences frontales, de gérer quelques services communs et d'installer ici et là des coopérations (face à des prestataires extérieurs, ou pour des « produits » conjointement habilités – en formation, recherche, etc.) ;

  2. la fusion universitaire. Par exemple, trois universités d'une même ville se regroupent en un seul établissement pour consolider leurs forces, regrouper certains services et laisser à leurs composantes les moyens de mieux s'inscrire dans leurs « environnements d'activités », en acquérant des ressources et des impacts supérieurs à ce dont ils disposaient avant la fusion. C'est une opération qui peut s'avérer utile, productive, mais qui suppose de résoudre bien des problèmes (en particulier dans les types de regroupements qu'il faut opérer, dans les allocations de ressources et les convictions d'hommes) ;

  3. la construction d'activités ou de services communs à partir de conglomérats dotés d'existence juridique - les PRES, pôles de recherche et d'enseignement supérieur.

    Leur but est :

    • de prendre en charge des opérations transversales (par exemple un CAMPUS commun, une harmonisation de l'offre de formation régionale, une maison de l'entreprenariat, des réagencements d'écoles doctorales) pour une meilleure synergie d'ensemble ;

    • d'aménager des coopérations entre les universités, les territoires et l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur ou de la recherche ;

    • de construire conjointement des projets novateurs ou à échelle suffisante (par exemple en partenariat direct avec les organisations territoriales, les pôles de compétitivité, etc.). Citons, en particulier, des programmes ou des dispositifs de valorisation de la recherche.

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