Gestion des changements

Argyris

Pour Argyris, célèbre psychosociologue américain, il existe deux formes d'apprentissage :

  • l'apprentissage en simple boucle se produit lorsque, face à un écart, l'acteur modifie sa façon d'agir ou ses comportements, donc ses stratégies concrètes, sans modifier les théories ou les représentations générales qui lui ont servi à guider ses actions. Ce type d'apprentissage est destiné avant tout à l'obtention de résultats opérationnels directs.

  • l'apprentissage en double boucle remet en cause les modèles qui servent à expliquer ou à justifier l'action. La correction des erreurs demande une investigation plus profonde, qui touche aux fondements des décisions. Elle peut transformer les normes et modifier les valeurs de l'individu ou de l'organisation.

Complément

Les théories de l'action qu'une personne ou une organisation gardent en mémoire peuvent être de deux sortes :

  • celles qu'on affirme : les croyances, les attitudes et les valeurs dont on a bien conscience et qu'on peut afficher (affirmer, expliciter).

  • celles dites d'usage : il s'agit des croyances, des attitudes et des valeurs qui guident implicitement les actions ou les comportements des individus, mais sans qu'elles soient forcément conscientes ou exprimables (tacites, inconscientes, etc...).

Souvent intériorisées, considérées comme allant de soi, les théories d'usage empêchent les individus d'acquérir une logique d'apprentissage en double boucle lorsqu'ils sont confrontés à des problèmes menaçants. Des « routines défensives » font obstacle à l'apprentissage.

Lorsque ces routines s'installent, les questions sensibles ne peuvent plus être traitées. Des tabous s'installent. Progressivement, certains sujets ne sont plus « parlés » et deviennent de plus en plus difficiles à aborder.

Les routines défensives finissent par empêcher la résolution de problème ou la prise de décision. Elles sont à l'origine de la méfiance et du cynisme d'un certain nombre de personnes.

Pour sortir de ces routines, il faut remettre en parole, progressivement, les sujets tabous, en amenant les gens à revenir aux faits concrets plutôt qu'aux interprétations qui les empêchent de comprendre le « réel tel qu'il est » (les faits, les situations pratiques, etc...).

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