Optimiser la gestion budgétaire
Méthode :
S'interroger sur la structure du capital, les recours bancaires et la gestion de trésorerie. Mettre l'accent sur le prévisionnel à tos les niveaux (achats, besoins de production, etc.). Mettre en rapport le système de financement (et les capitaux investis) avec les choix juridiques en matière de statuts (quel type ou critère de société ?).
Fondamental :
Financièrement parlant, on doit s'appuyer sur les ratios élémentaires du métier. Ceux qui attestent que l'entreprise sont sur de bons rails budgétaires et financiers.
Pour prendre les bonnes décisions stratégiques, il est indispensable de savoir interpréter le bilan et le compte de résultat de l'entreprise, et de connaître son capital immatériel.
Remarque :
Nul besoin de comprendre les mécanismes de la comptabilité pour appréhender la santé financière de l'entreprise. Il suffit de savoir lire les rapports qui reprennent de manière agrégée les montants des comptes comptables à une date précise pour une période déterminée. Les états financiers les plus courants sont le bilan et le compte de résultat. Il existe également trois autres documents, qui ne sont pas systématiquement fournis, mais qui s'avèrent utiles : le tableau de financement, l'annexe comptable et les soldes intermédiaires de gestion. Le premier fournit notamment la réponse à la question « comment et pourquoi la trésorerie a-t-elle évolué? ». L'annexe comptable fait partie intégrante des comptes et donne de nombreux détails. Mais ceux-ci sont masqués par l'utilisation d'un langage réservé aux spécialistes. Enfin, les soldes intermédiaires de gestion permettent de bien comprendre un certain nombre de caractéristiques du fonctionnement de l'entreprise. Les comptes sont systématiquement présentés sur une période de deux années d'activité, ce qui se révèle très utile pour comprendre l'évolution de l'entreprise
Pas besoin d'un tableau de bord immense pour piloter une PME. Il suffit d'un tableur informatique et de quelques indicateurs bien choisis.
Tout d'abord, les indicateurs commerciaux pour évaluer l'activité : en premier lieu, le chiffre d'affaires (qu'on peut analyser de mille façons différentes et détailler produit par produit, client par client, zone géographique par zone géographique, etc. pour comprendre ce qui s'est passé dans l'activité récente) ; le CA permet de se situer dans le secteur d'activité et de se comparer aux concurrents.
Puis, les indicateurs financiers : le niveau de trésorerie (qui situe le besoin en liquidités - en particulier pour alimenter la période d'inertie entre les produits ou les services qu'on doit réaliser et le moment où on encaisse les ventes) ; la marge brute, la valeur ajoutée, le résultat d'exploitation, le résultat net et la capacité d'autofinancement ; le niveau d'endettement si emprunts) comparé aux fonds propres.
Enfin, les indicateurs de productivité, pour mesurer la performance. Quels indicateurs suivre ? Tout dépend des caractéristiques de l'entreprise (production horaire moyenne, prix de revient d'une heure e production, etc.).
Et les indicateurs humains. Fait-il bon travailler dans l'entreprise ? Du turnover (éléments quantitatifs de sortie des salariés) à des indicateurs qualitatifs sur le niveau de formation, l'ambiance, etc.
Fondamental :
La comptabilité analytique permet d'analyser, activité par activité, la rentabilité de votre entreprise, et de prendre les décisions appropriées. Pourtant, peu de PME l'ont mise en place, faute de bien la maîtriser.
Définition :
« Sans comptabilité analytique, l'entreprise se prive d'un outil de gestion redoutablement efficace », considère Didier LECLERE, professeur en comptabilité et contrôle de gestion à l'Institut des techniques économiques et comptables? (INTEC).
La comptabilité analytique présente, en effet, de nombreux atouts pour un patron. « Elle permet de détecter les zones de performance, par activité ou par produit », illustre Didier LECLERE. Par exemple, d ans le cas d'une société spécialisée dans le textile, la comptabilité générale renseigne sur le chiffre d'affaires et la marge? Globale, alors que la comptabilité analytique fournit des informations sur la marge réalisée par modèle. Grâce à ces données, la direction pourra décider, ou non, de stopper les produits non rentables ou de revoir les processus de production de ceux dont la marge s'érode.
La majorité des tableaux de bord « financiers » s'articule autour du compte de résultat de l'entreprise. On y retrouve de nombreux ratios basés sur la rentabilité ou l'accroissement des ventes. C'est parfaitement logique puisqu'une entreprise est généralement jugée sur ses résultats. Mais est-ce suffisant? Les règles comptables ont, en effet, leurs limites. Elles interdisent, par exemple, de constater à l'actif du bilan certaines dépenses. Ainsi, de nombreux investissements dégradent le compte de résultat, alors qu'ils sont potentiellement annonciateurs d'une meilleure performance. Or, le seul prisme comptable ne permet pas de distinguer une entreprise dont la rentabilité est en baisse parce qu'elle investit en R&D, d'une autre qui voit sa rentabilité diminuer à cause d'une mauvaise gestion. De même, deux sociétés affichant des résultats comptables comparables ne seront pas valorisées de la même manière, en raison de taux de fidélité clients et d'une proportion de revenus récurrents différents.
Fondamental :
Un personnel compétent, motivé, fidèle est un facteur majeur du développement de l'entreprise. Cela peut paraître évident mais difficilement mesurable. Sans tomber dans la quantification à outrance, vous pouvez mettre en place des indicateurs pour apprécier la compétence de vos salariés. Il est notamment important d'être en mesure d'évaluer la place du dirigeant dans son entreprise, les compétences individuelles, le savoir-faire collectif... Vous pouvez adapter des indicateurs RH classiques en associant la notion d'expertise à chaque profil et en pondérant le turnover avec cet indice.
Cette composante est le pendant qualitatif de l'activité. Elle permet de distinguer, entre deux sociétés réalisant le même chiffre d'affaires, celle qui créera le plus de valeur. La capacité à fidéliser ses clients, la récurrence du chiffre d'affaires ou la force d'un business model sont autant de grands facteurs d'amélioration.
Si vous exercez une activité industrielle, vos produits peuvent constituer l'élément principal de la valeur de votre entreprise. Le capital produits peut être mesuré par le nombre de brevets déposés, les enquêtes de notoriété et d'image de la marque, mais aussi par le potentiel de CROSS SELLING (ventes croisées) avec des produits complémentaires. Lors d'une transaction, la capacité des produits à générer des ventes croisées avec ceux de l'acquéreur sera un critère- clé de valorisation.
Attention :
Une entreprise ne peut être réduite à une addition d'actifs. La richesse de votre société tient également à sa capacité à les améliorer, à les faire interagir pour qu'ils se nourrissent les uns les autres. Assurer un bon niveau de capital immatériel relève de l'organisation.
Concept économique et non comptable, le capital immatériel n'a pas vocation à être valorisé quantitativement mais évalué qualitativement. Son suivi dans le temps et son amélioration seront sources de valeur durable. Dans cette optique, la mesure de la qualité passe par celle de chaque indicateur. Une méthode de rating (notation) sur une échelle à six niveaux permet d'obtenir une appréciation assez fine. Le capital immatériel ainsi qualifié peut ensuite faire l'objet d'un suivi en vue de son amélioration.
Parfois obligatoire, le dépôt de comptes consolidés vous fournit une vue globale du bilan et du compte de résultats de vos établissements. Depuis qu'il consolide, chaque année, les comptes de ses différentes filiales, Daniel Bellanger a une meilleure vision de l'ensemble de ses activités. «Je réalise que deux ou trois sociétés à l'activité identique pourraient fusionner, explique le président d'OMC, une entreprise de négoce en sanitaire-chauffage de 150 salariés, et patron d'une holding de onze filiales. Bref j'ai les informations synthétiques qui m'aident à prendre des décisions stratégiques.» A la lecture de ses comptes consolidés, Daniel Bellanger a, par exemple, décidé d'externaliser l'ensemble de son parc informatique, la holding étant seule locataire du matériel pour toutes les filiales.
Définition :
Aider les chefs d'entreprise à harmoniser les frais, leur donner un aperçu plus juste des résultats de chaque société: telle est précisément la volonté du législateur (Code de commerce, art L233-16).
Exemple :
Aides financières. Le cas d'OSEO « l'entreprise des entrepreneurs ».
Pour favoriser le développement et l'innovation des PME, OSEO (organisme public) peut fournir trois types d'aides : le soutien à l'innovation, la garantie des financements bancaires et le cofinancement.
OSEO peut intervenir auprès des banques, en garantissant une partie des emprunts contractés par les PME. Ce dispositif est réservé aux entreprises réalisant moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel et comptant moins de 250 salariés. Il est très ouvert sur l'objectif du prêt : création, investissement ou restructuration financière. Environ 80 000 garanties de prêts pour TPE et PME sont acceptées chaque année. L'Organisme est sollicité par les banques elles-mêmes, qui obtiennent l'assurance d'être en partie remboursées en cas d'impayés. Elles consentent alors à proposer des prêts plus risqués ou des taux plus intéressants. Si les entrepreneurs n'ont pas à démarcher eux-mêmes OSEO, ils ne doivent pas hésiter à en parler à leur banquier, d'autant que le dossier remis doit être de bonne qualité. L'aide d'OSEO est facilitatrice, sans encourager les dossiers trop risqués.
Les PME ont aussi la possibilité de se faire aider par OSEO pour leur recherche et développement. Ce soutien à l'innovation n'est pas négligeable. Il se traduit soit par des avances remboursables à taux zéro (jusqu'à 10 millions d'euros), soit par des subventions (à partir de 50 000 euros). Mais l'organisme est sélectif dans le choix des innovations technologiques à encourager, qui doivent apporter une rupture technologique et se montrer réellement innovantes. OSEO vérifie aussi la crédibilité du management et les capacités d'innovation opérationnelle de l'entreprise. Il ne s'agit pas de financer de la recherche fondamentale, mais des expérimentations qui permettront de mettre sur le marché des produits et services nouveaux.
Enfin, OSEO propose des prêts directs pour soutenir l'investissement. La destination de ces emprunts peut être extrêmement variée : immobilier, création d'entreprise, lancement à l'export, besoin en fonds de roulement. C'est toujours un prêt en complément de celui d'une banque, qu'il complète sans s'y substituer totalement. Pour ce faire, les entreprises doivent faire la demande à OSEO. Des chargés d'affaires se déplacent et vérifient la qualité du projet. A l'entreprise de fournir le plus d'éléments possibles pour convaincre.