Introduction au management des universités

Application à l'Université

On peut chercher à optimiser, ensemble, les avantages et les inconvénients des trois processus :

  • celui de l'impériosité managériale (un dirigeant ou une équipe imposent leurs points de vue et construisent les décisions à partir de leurs propres systèmes de rationalité). Cela permet d'aller plus vite et, si possible, de travailler avec des experts. Mais cela provoque des oppositions, des conflits. Et si l'équipe se trompe, si elle manque de vision ou de réalisme, bonjour les dégâts !

  • celui des dispositifs de fonctionnement (avec leurs contraintes technologiques, réglementaires ou procédurales). Ces dispositifs finissent par contraindre et orienter la décision (par leurs « obligations à faire », par les actions qu'ils imposent, canalisent ou structurent). Mais attention à l'enlisement procédurier, ou à l'usage inapproprié de techniques informatisées qui déforment la réalité des fonctionnements !

  • celui des tensions politiques (avec leurs débats sur des divergences d'intérêts, d'idéologies ou de positions). Ces tensions obligent à des discussions de fond et à des arrangements plus ou moins stables. Dans la réalité, les acteurs universitaires sont très différents et leur travail collectif exige des compromis permanents.

Pour parvenir à cette optimisation, il faut rester souple. Et ne pas se braquer comme dans le cas suivant.

Exemple

Un directeur d'UFR reçoit des reproches d'une responsable administrative de service central, parce qu'il n'a pas utilisé des procédures récemment votées en CA de son université. Celles-ci sont l'une des nombreuses réponses techniques qu'il a fallu débattre et instrumentaliser, en quelques mois, pour répondre aux incertitudes de la loi LRU de 2007. Le directeur réplique : « ça n'arrête pas de changer ; dans notre université, paradoxalement, la loi d'autonomisation n'a fait qu'augmenter la bureaucratisation des règles ».

La responsable : « vous faites partie du CA, vous devez être au courant de tout ce qui s'y vote ». Ce faisant, pour se débarrasser elle-même d'une situation qui la met sous pression (trop de nouvelles règles à installer en même temps), elle exprime une double illusion (à laquelle, au fond, elle ne croit pas non plus) : celle que le directeur d'UFR mémorise précisément tout ce qu'on lui demande de voter (il n'est d'ailleurs pas présent à toutes les séances) ; celle qu'il en accepte vraiment les conséquences (et s'efforce en conscience de les appliquer).

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