Village mondial ou grappes locales ?
La circulation des connaissances par les NTICs nous place dans un réseau sans frontière qu'on peut qualifier de « un village mondial ». Le fonctionnement en communautés de connaissance mondialisées à l'intérieur duquel les échanges sont rapides et fluides est sans conteste un progrès pour la production de connaissances. Pourtant certains relèveront que les connaissances ainsi produites peuvent être finalement d'autant plus dispersées et fragmentées qu'elles sont « mondialisées » et par conséquent peu applicables ou peu productives économiquement. Se pose alors la question d'une recherche de « concentration locale en grappes d'activités », d'une intégration locale des savoirs, qui sans remettre en question la notion de communauté de connaissance, va néanmoins lui donner un ancrage territorial.
Voir les travaux de Diane-Gabrielle Tremblay sur le rôle du territoire dans l'innovation : Les théories sur les systèmes d'innovation et clusters ont mis en avant l'idée que le territoire - qui combine la proximité géographique, la proximité relationnelle entre les acteurs, et l'apport structurel des politiques publiques locales - est importante pour les capacités innovatrices et créatives des entreprises.
C'est ce constat qui donnera naissance à de nouvelles formes organisationnelles de production de connaissances que sont les grappes locales, ou encore les clusters, qui se déclineront encore en pôles d'excellence ou de compétitivité. Le principe est d'associer sur un territoire donné chercheurs, entreprises, universités (voire plus largement la société civile par le biais d'associations notamment) afin d'optimiser les chances de retombées socio-économiques de la production de connaissances nouvelles. C'est le modèle du MIT (Massachusetts Institute of technology, http://web.mit.edu/, consultation 7-10-2011) qui est ici préconisé et nombre de politiques publiques européennes, nationales et régionales s'en inspirent. Pourtant la recette n'est peut être pas si facile à appliquer...
Complément :
Norbert Alter, « L'Innovation ordinaire », PUF, Quadrige, 2000.
Et « Donner et prendre – la coopération en entreprise », La découverte, 2009.
« A l'initiative individuelle, la situation innovante préfère la mobilisation de réseaux : l'exemple des pôles de compétitivité montre des acteurs économiques s'appropriant les réflexions portées par les pouvoirs publics, échangeant des ressources et des informations, collaborant davantage sur la confiance que sur le contrat. Ces réseaux restent efficaces car ils émergent de l'activité collective et disparaissent s'ils perdent leur utilité. »
Document 18 : en ligne sur Le nouvel Economiste.
voir les travaux d'Abdelillah Hamdouch.
Dans Le nouvel économiste n° 1508, du 14-02-2010 : Pôle de compétitivité, à la recherche de l'effet cluster : le regroupement géographique du tiercé gagnant ne fait pas tout.
http://www.lenouveleconomiste.fr/a-la-recherche-de-leffet-cluster-198/
consultation 7-10-2011
« Regrouper sur un même lieu l'ensemble de la chaîne économique d'un secteur industriel et faire naître des collaborations entre trois acteurs clés : entreprises, laboratoires, universités. Telle est la formule choisie par les pouvoirs publics en France et ailleurs pour fabriquer des champions mondiaux de l'innovation. »