Technologies ou facteur humain ?
Nous l'avons déjà vu, il faut distinguer production de la connaissance et transmission de l'information, car la connaissance est d'abord une capacité cognitive à transformer, à interpréter de l'information. Dans ce cadre les entreprises, les organisations et les institutions ont parfois un choix à faire entre différentes façons de transmettre la connaissance. Les tableaux ci-dessous permettent d'analyser les modes de fonctionnement d'entreprises ou d'organisation relativement à la question du management des connaissances. Ils permettent de comprendre que technologies et « facteur humain » sont complémentaires, et que privilégier l'un ou l'autre impacte nécessairement les types de fonctionnement.
Savoir distinguer les connaissances implicites des connaissances explicites :
implicite | explicite |
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Savoir distinguer les connaissances individuelles des connaissances collectives :
individuelle | collective |
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Savoir croiser ces deux dimensions :
Connaissances | individuelles | collectives |
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implicites | Connaissances incorporées Dans les pratiques et l'action, de manière concrète et subjective. TRANSMISSION PAR L'EXPÉRIENCE HUMAINE (employés, collaborateurs) | Connaissances ancrées Dans les interactions sociales et les normes culturelles communes TRANSMISSION PAR LA CULTURE (d'un groupe professionnel, d'une entreprise) |
explicites | Connaissances enregistrées Grâce à des capacités intellectuelles et cognitivesDe façon objective, abstraite et théorique TRANSMISSION PAR L'ENSEIGNEMENT (cours, formations) | Connaissances codifiées Grâce à des règles et des procédures écritesDe façon normée, dans un système d'information officiel TRANSMISSION PAR LA TECHNOLOGIE (procédures diffusées par des documents) |
La question de l'attention :
Les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication entraînent de nouvelles exigences en matière de management de l'information et offrent de nouvelles perspectives en matière de management de la connaissance. Elles permettent notamment de tirer le meilleur parti des applications informatiques mais pour donner à l'information une valeur ajoutée le facteur humain reste essentiel.
« Alors que la technologie accroît fortement le volume et la disponibilité des données, la capacité d'attention, elle, est constante. La vraie ressource rare, c'est l'attention humaine ». (T.H. Davenport)
Complément :
Document 11 : FRANK ET GARDONI, en ligne sur CAIRN
Frank Christian et Gardoni Mickaël , « Management des connaissances explicites pour un centre de recherche »
Proposition de la démarche ANITA et cas d'étude EADS,
Document numérique, 2004/1 Vol. 8, p. 123-136. DOI : 10.3166/dn.8.1.123-1361
http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=DN_081_0123
consultation 7-10-2011
« Le partage des connaissances constitue une perspective stratégique au sein des entreprises. En effet, si les connaissances sont maîtrisées, elles sont partageables et par conséquent réutilisables. Elles deviennent alors une source d'amélioration des activités d'une entreprise, du processus de ces activités et donc des produits de l'entreprise. Un centre de recherche industrielle est une entreprise dont le rôle est de fournir de nouvelles connaissances à des clients opérationnels, en répondant rapidement aux problématiques posées. Dans cet article, nous proposons une analyse des activités de recherche industrielle au sein de EADS et une approche et son prototype associé ANITA (ANnotation tool for Industrial TeAms) en se basant sur une ontologie partagée pour le domaine de la recherche industrielle. »