Gestion des changements

Pour conclure cette partie, voici un modèle dérivé de la théorie de la TRADUCTION (Callon, Latour)

Ce modèle décrit les étapes d'un changement, en insistant sur le besoin de convaincre, d'enrôler ou de bloquer les acteurs concernés par les évolutions en cours. Car tantôt ils représentent des opportunités (d'implication, de soutien, de contribution), tantôt des risques (d'opposition, de blocage, de conflit).

Perception de la nécessité du changement

Les besoins de changement sont ressentis et exprimés par des personnes qui en voient les opportunités (selon les cas : un leader ; un petit groupe ; un collectif d'acteurs ; l'ensemble des acteurs concernés après une dynamique de prise de conscience collective).

Problématisation et mise en action du changement

Pourquoi changer ? Comment changer ?

Création d'un scénario de changement crédible (acceptable, réaliste). Mise en programmation.

Intéressement et alliances

Travail de conviction sur le projet de changement, son scénario et sa programmation. Recherche d'alliés, de soutiens. Neutralisation et blocage des oppositions (effectives, potentielles).

Distribution des rôles (d'action, de conviction)

Enrôlement des personnes qui vont permettre d'agir concrètement (phases de réalisation du changement) ou qui vont plaider en faveur du projet (porte-parole auprès de tiers, de financeurs, de partenaires potentiels, etc...).

Complément

L'innovation technique et les changements qu'elle entraîne sont un processus dans lequel il faut apprivoiser la complexité.

L'anticipation active est un moyen d'éviter l'appréhension, qui est une rencontre anxieuse avec des réalités trop soudaines. D'où l'intérêt des modèles itératifs (par va-et-vient). Ils permettent d'intégrer peu à peu la participation des utilisateurs :

- dans l'approche par « prototype », on lance une version précoce qui illustre les caractéristiques essentielles du système opérationnel à implanter ; le prototype est utilisé pour clarifier les besoins des utilisateurs, pour vérifier la faisabilité du modèle et pour aider à définir le système final.

- dans l'approche « évolutive », on implante successivement des versions utilisables d'un système ; la première version modifie peu l'existant initial, la seconde un peu plus, et ainsi de suite ; dans le même mouvement, on associe les réactions des utilisateurs, leurs idées ou leurs suggestions d'adaptation.

Pour transformer les outils et les structures, il est parfois utile de disposer d'un cadre lui-même évolutif, qui serve de substrat et de contexte aux actions de changement. En ce sens, la structure est une partie active (et pas seulement un support) de toute stratégie.

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