Société et Economie de la connaissance : problématiques essentielles

Le paradoxe de l'économie de la connaissance : Focus sur Foray.

L'économie de la connaissance, parce qu'elle confère à la connaissance, une valeur économique peut paradoxalement freiner l'échange de connaissances, gripper la création de connaissances nouvelles et ralentir les processus d'application dans le monde de l'entreprise et le monde industriel. Bien commun et progrès collectif peuvent se trouver empêchés par des droits de propriété intellectuelle, dont le poids économique est excluant pour des PME, des pays pauvres, voire des organisations et des institutions dont la raison d'être est la production ou l'échange de connaissance dans un cadre non marchand.

Définition

La propriété intellectuelle recouvre une série de droits répartis en deux domaines, la propriété industrielle et la propriété littéraire et artistique.

De même les communautés de recherche se voient parfois contraintes d'adopter de nouveaux modes de production de la connaissance : prestations de recherche au détriment de collaborations de recherche ; dépôts de brevets au détriment de la publication scientifique.

Enfin certains domaines tels que la santé et l'éducation sont fragilisés par la protection des connaissances qui devraient naturellement contribuer à leur développement.

Complément

document 9 : FORAY en ligne sur CAIRN

David, Foray (2002) Une introduction à l'économie et à la société du savoir, Érés, Revue internationale des sciences sociales, 2002 /1- N°171, pp 13-28.

http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=RISS&ID_NUMPUBLIE=RISS_17&ID_ARTICLE=RISS_171_0013

consultation 7-10-2011

L'accélération de la production de connaissance : « L'aspect essentiel consiste dans une accélération sans précédent du rythme de création, d'accumulation et sans doute aussi de dépréciation de la connaissance. Cette tendance se traduit notamment par une intensité forte de progrès scientifique et technologique » p 13.

Les Communautés de connaissance : «  Un nouveau type d'institutions participe fondamentalement à ce phénomène. Ce sont les communautés de connaissance ; réseaux d'individus dont l'objectif fondamental est la production et la circulation de savoirs nouveaux et qui interconnectent des personnes appartenant à des entités différentes, voire rivales (...) des individus qui représentent une valeur pour ces organisations dans la mesure où ils conservent un attachement à une communauté de savoirs « extérieure ». » p. 13.

La montée du capital intangible : « On détecte depuis le début du XXème siècle une nouvelle caractéristique de la croissance économique, qui est l'approfondissement de la part de capital intangible par rapport au capital tangible (...) Or une grande partie du capital intangible est constituée sous la forme des investissements de formation, d'éducation, de R&D, d'information et de coordination, c'est-à-dire des investissements consacrés à la production et à la transmission de la connaissance. (...) A ces évolutions fait écho l'accroissement continu des emplois consacrés à la production, au traitement des emplois consacrés à la production, au traitement et au transfert de la connaissance et de l'information. » p. 14.

Les Compétences spécifiques des économies fondées sur la connaissance : « Au-delà des compétences spécifiques à l'usage et à la maîtrise des technologies d'information, on retrouve quelques invariants : aptitude à travailler en équipe, capacité à communiquer, aptitude à apprendre. (...) soft skills (...). » p.20.

La transformation des économies : « (...) la difficultés réside dans les conflits possibles entre les logiques de l'entreprise privée (où la nouvelle connaissance est contrôlée de façon exclusive) et les logiques des communautés de connaissances dont l'essence réside dans le partage du savoir ». p. 20.

La propriété de la connaissance : « La passion soudaine et effrénée pour la propriété privée dans le domaine de la connaissance a créé une situation paradoxale (...) On s'efforce de créer une rareté artificielle dans un domaine où l'abondance est la règle naturelle (...) On limite ainsi le progrès collectif du savoir en empêchant que celui-ci passe de main en main, qu'il soit enrichi, commenté et recombiné par d'autres (...) (cela pose un) problème d'accès à la connaissance scientifique pour les pays en développement ; problème de dynamique générale du savoir qui peut être fortement entravée ; problème du droit à tous à accéder aux innovations dans des domaines aussi importants que celui de la santé ou de l'éducation. » p. 23-24.

Document 10 : FOCUS SUR UN EXCERCICE DE PROSPECTIVE, LE RAPPORT BRAVO

La société et l'économie à l'aune de la révolution numérique - Enjeux et perspectives des prochaines décennies (2015-2025)

BRAVO Alain , Centre d'analyse stratégique, Paris ; La Documentation française, Rapports et documents , n° 21

A télécharger sur le site de la Documentation française.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/094000332/

consultation 7-10-2011

Extrait de l'introduction

« Notre productivité souffre d'une utilisation insuffisante des technologies numériques par les entreprises et services : l'une des possibilités de relance de la France consiste à jouer à fond la carte du numérique à travers la mise en place des infrastructures matérielles et immatérielles correspondantes, le développement de la recherche et de l'éducation, la poursuite de politiques de l'offre associées à la mise en place de politiques incitatives pour dynamiser la demande.

Le numérique sera partout présent dans notre société en 2025 : la principale richesse de la société numérique française de demain résidera dans la capacité de ses hommes et de ses femmes à maîtriser les technologies qui lui sont liées et à innover notamment dans les usages : elle n'existera que dans la mesure où, dès la formation initiale, mais aussi dans les enseignements tout au long de la vie, nous apprendrons d'une part à utiliser de tels outils et d'autre part à les inventer. »

Rappel

La connaissance est devenue un bien économique qui participe au développement socio-économique de nos sociétés. Cette économie de la connaissance génère de nouvelles formes de travail, de nouveaux types de compétences, de nouvelles façons d'organiser la diffusion et la protection des connaissances. Elle a des impacts organisationnels sur la vie des entreprises et des organisations, qui adoptent leur stratégie de développement à ce nouvel environnement. Un paradoxe apparaît cependant si l'on considère que le bien commun, le progrès collectif et la production scientifique peuvent être entravés par un durcissement de la propriété intellectuelle.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimer © 2013 IAE de Lille - Ecole Universitaire de Management Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage des Conditions Initiales à l'IdentiqueRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)