Focus sur Davenport- paradoxe 1
La fluidité et l'abondance de l'information, facilitées par les technologies, ne favorisent pas nécessairement la qualité de l'information, qui quant à elle, dépend du facteur humain.
Thomas H. Davenport : Privilégier l'information sur la technologie
« Il ne suffit pas de se doter d'outils informatiques puissants. Pour mieux gérer leurs informations, les entreprises doivent éviter l'écueil de l'obsession technologique et mettre l'accent sur le facteur humain. Imaginez-vous dans un monde obnubilé par la plomberie. Dans cet univers étrange, des centaines de livres, de magazines et même quelques chaînes de télévision traitent uniquement de la plomberie et font l'éloge des dernières innovations en matière de valves, d'installations et de tuyauterie. Dans les soirées mondaines, la question qui alimente toutes les conversations est de savoir si telle marque de lavabo se vide plus vite que telle autre. Les magnats du secteur de la plomberie sont en couverture des magazines spécialisés (ou non) et figurent parmi les citoyens les plus riches du monde. Les entreprises paient des milliards de dollars pour relier leurs systèmes de plomberie afin que leurs tuyaux atteignent tous les bureaux et même les voitures. Dans ce monde étrange, un seul sujet est pourtant totalement négligé : l'eau. Est-elle propre et fraîche ? Les consommateurs souhaitent-ils même boire de l'eau ? Ont-ils soif ?
Assez curieusement, on retrouve la même situation dans notre propre monde. Remplacez les équipements de plomberie par des ordinateurs et les tuyaux par des réseaux, et ce scénario devient soudain réalité. A l'instar des techniques de plomberie occultant complètement l'eau dans notre exemple, la technologie de l'information éclipse l'information elle-même dans la réalité. En fait, de la même manière que l'eau pure se trouve facilement dans un torrent de montagne, l'information de qualité n'est pas nécessairement le fruit d'une technologie avancée. Il est temps de concentrer nos efforts sur le « i » de l'information, plutôt que sur le « t » de la technologie. »
Se référer au site web de T.H. DAVENPORT
http://www.tomdavenport.com/books.html
et à son ouvrage de 2010 « Analytics at Work: Smarter Decisions, Better Results » Thomas H. Davenport, jeanne G. Harris and Robert Morison.
consultation 7-10-2011
Complément :
Document 4 : GUILLAUD, extrait du blog Les Echos
Internet Actu LesEchos.fr, le 4 juin 2011, « L'analyse des données a-t-elle un effet sur la productivité des entreprises ». Article en ligne de Hubert Guillaud.
consultation 7-10-2011
« La surinformation est à la fois un casse-tête pour les individus et un énorme défi pour les entreprises”, estime Steve Lohr pour le New York Times. Comme tout un chacun, les entreprises nagent (quand elles ne se noient pas) dans les vagues de données : du suivi informatique le plus sophistiqué des expéditions, des ventes, des fournisseurs, des clients, des e-mails, du trafic web et de l'observation des réseaux sociaux. Selon certaines estimations, le volume des données d'entreprises doublerait tous les 1,2 ans... “Pourtant, l'explosion des données est aussi une énorme opportunité”. Car l'information est en passe de devenir “le principal atout, la matière première de nouveaux produits et services, comme des décisions”. A l'heure de l'économie de l'information, elles deviennent l'avantage concurrentiel des entreprises. »
Rappel :
La société de la connaissance est une société où règne une abondance d'informations.
Mais elle n'est une société de la connaissance que s'il y a un Impact des technologies de l'information et de la communication en termes de création de connaissances (voire de prises de décisions).
Pour comprendre le gap que constitue « la création de connaissances », on peut explorer la chaîne Données / informations / Connaissances, qui est la représentation d'une progression en valeur où l'intervention humaine transforme en qualité des contenus qui n'ont pas nécessairement de valeur en soi.
Attention : La fluidité et l'abondance de l'information, facilitées par les technologies, ne favorisent pas nécessairement la qualité de l'information, qui quant à elle, dépend du facteur humain.