Société et Economie de la connaissance : problématiques essentielles

La société de la connaissance renvoie à une réalité sociale où l'information circule de façon intensive, où l'information est partagée dans son émission comme dans sa réception à une échelle mondialisée, et où son flux croît de manière exponentielle. L'apparition des nouvelles technologies de l'information et de la communication (et notamment WWW world wide web, voir ci-dessous un document sur l'apparition et la démocratisation d'Internet de 1995, source INA) a permis son essor dans les années 1990 et s'est accompagnée du maillage d'équipements techniques adéquats dans l'espace public (administrations, institutions, ...) comme dans l'espace privé (entreprises, foyers,...).

Mais plus encore qu'une question de circulation de l'information, qui est la base de cette société, c'est la possibilité réellement offerte de transformer l'information en connaissance qui la caractérise. La société de la connaissance est aussi une société dans laquelle il y a eu prise de conscience de la valeur de la connaissance, des plus values générées par l'éducation, la formation, la recherche, le développement technologique et l'innovation. La société de la connaissance est aussi considérée comme le terreau fertile des échanges culturels, de la liberté d'expression et d'une forme renouvelée de démocratie.

Elle constitue alors le socle de nouveaux processus organisationnels (utilisation des bases et des entrepôts de données, système d'information, pilotage, reporting, benchmarking), de nouvelles orientations de politique publiques (e-learning, e-santé, e-administration) et plus généralement de comportements innovants dans toutes les strates de la société (blog, second life, serious game...)

Mais la société de la connaissance est aussi la base d'une nouvelle forme d'économie du savoir, car la connaissance revêt plus que jamais une valeur économique. La production de connaissances, l'expertise, la créativité, l'innovation sont considérés comme des objets économiques échangeables, commercialisables, contractualisables. On parlera alors d'économie de la connaissance. Le développement de cette nouvelle économie a des incidences en termes de propriété intellectuelle et de protection juridique, de stratégies d'entreprises et de stratégie de recherche et produit des nouvelles formes de travail en valorisant de nouvelles compétences. Elle serait aussi promesse de production de richesses, de création d'emplois et gage de protection d'un certain modèle social dans une société post-industrielle.

Bien entendu l'épreuve des faits vient tempérer l'espérance qui peut être mise dans l'économie de la connaissance : on notera notamment que la stratégie de Lisbonne n'a pas pour l'heure tenu ses promesses. L'objectif de cette stratégie fixé par le Conseil européen de Lisbonne en 2000 était de faire de l'Union européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale.»