Conclusion
Les organisations sont pétries d'influences institutionnelles, de même que les institutions sont traversées d'enjeux organisationnels. Il convient donc de dépasser les visions manichéennes pour réinterroger leurs interactions.
Lire l'environnement institutionnel dans lequel les organisations s'inscrivent revient à prendre la mesure à la fois du cadre normatif puissant des nouveaux préceptes à l'œuvre hérité du New Public Management ; mais aussi du cadre pluraliste où s'exerce l'expression des divers acteurs concernés. De nouveaux modes de décisions complexes et peu lisibles traduisent l'écheveau de logiques d'intérêt parfois contradictoires, souvent discordantes, et nécessitent de nouvelles formes d'expertises.
Les attentes actuelles relatives à la sectorisation et à la territorialisation sont l'effet d'une recherche de nouvelles formes de proximité et du renouveau des politiques locales sont des réponses à l'excès d'approches verticales et centralisées dans certains secteurs. On observe une tendance à l'accroissement de la gouvernance locale par rapport aux compétences de l'Etat, qui entraine un grand besoin de développer la fonction coordination entre politiques sectorielles ; non sans ambigüité car le « retour au local » c'est aussi un local « en expansion partenariale », donc encore plus de complexité et de fragmentation - du fait de l'enchevêtrement d'acteurs agissant en fonction de logiques d'intérêt et de rationalités différentes.
L'efficacité des politiques publiques consisterait à intégrer les nouvelles demandes des usagers et partenaires, tout en faisant face à la crise de l'Etat providence, tout en répondant à l'intensification de la compétition internationale, tout en absorbant les contraintes de l'intégration européenne. On envisage des réformes des modes de « policy making » pour mieux mettre en place de stratégies adaptées, pour renforcer des moyens de coordination entre les politiques sectorielles, pour mieux intégrer la fonction d'évaluation et pour impliquer davantage la société civile.
Mais on fait aussi souvent le constat d'un écart entre besoins sociaux, intentions politiques et effets observés du fait de l'ineffectivité (défaut dans la mise en œuvre), de l'inefficacité (mauvais résultats obtenus) et de l'inefficience (échec économique).
Enfin le NPM et l'européanisation conduisent à s'interroger sur les vents de réformes dans lesquels les institutions et les organisations évoluent aujourd'hui. L'injonction de réformes peut être vue comme une adaptation nécessaire aux pressions de l'environnement économique qui oblige au changement, mais aussi de façon ambigüe comme le moyen finalement peu opérationnel de routiniser sur un temps long de nouvelles façons de faire et d'agir dont l'efficacité et l'efficience peuvent être interrogées.
Evaluez-vous !
Afin de mesurer votre appropriation de ce module essayez de répondre de façon argumentée à chacune de ces dix questions en une dizaine de lignes.
Que pensez-vous de la distinction communément établie entre Institution et Organisation ?
Comment expliquer les processus d'isomorphisme institutionnel ?
De quelle façon les institutions peuvent-elles exercer des formes de contrôle social ?
Quelle est l'approche critique de Michel Foucault sur les institutions ?
Quelle est l'approche critique de Michel Freitag sur les institutions ?
Comment distinguer politique publique et action publique ?
Qu'entend-on quand on parle d'instrumentation de l'action publique ?
Comment décrire dans le cadre de l'action publique, les systèmes complexes de décisions ?
Comment définir la gouvernance ?
Comment décrire l'européanisation des politiques publiques ?