Une typologie fondée sur les style de direction
Si l'on considère que les principaux dirigeants d'une organisation exercent une forte influence sur son mode de fonctionnement, on en vient naturellement à tenter de repérer les principaux styles de direction possibles et à en faire la base d'une typologie.
Parmi les propositions de ce type qui ont été élaborées, celle de Rensis Likert est sans doute l'une des plus connues. Cet auteur place au centre de sa réflexion la méthode de direction, qu'il saisit en termes de type et de degré de confiance que les dirigeants manifestent à l'égard des personnels de l'organisation, et qu'il décline selon une demi-douzaine de manifestations plus ou moins concrètes.
Cela le conduit à distinguer ce qu'il appelle 4 modes de gouvernement dont les caractéristiques sont résumées par le tableau suivant :
Autoritarisme exploiteur | Autoritarisme paternaliste | Mode consultatif | Participation de groupe | |
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Méthode de direction | Aucune confiance aux subordonnés | Confiance pleine de condescendance | Grande confiance mais pas totale | Confiance absolue à tous égards |
Type de motivation | Craintes, menaces, sanctions essentiellement négatives | Sanctions possibles et, à l'occasion, négatives | Sanctions positives et une certaine participation | Sanctions positives, système d'intéressement, large participation |
Processus de communication | Information descendante, forte déformation | Information principalement descendante | Information ascendante et descendante | Information ascendante, descendante et entre pairs |
Processus d'interaction et d'influence | Interaction limitée et sentiment permanent de défiance | Interaction limitée avec une certaine condescendance des supérieurs ; crainte et prudence | Interaction moyenne, souvent dans un climat d'assez grande confiance | Interaction grande et amicale |
Processus de décision | Ensemble des décisions à l'échelon supérieur | Politique générale à l'échelon supérieur | Politique générale décidée au sommet ; délégation des décisions spécifiques | Décisions prises à tous niveaux ; coordination de groupe |
Manière de fixer les objectifs et de donner des ordres | Ordres donnés sans discussion possible | Ordres donnés, pouvant être discutés ou non | Objectifs fixés et ordres donnés après discussion avec les subordonnés | Objectifs fixés avec la participation des groupes, hormis les cas d'urgence |
Méthodes de contrôle | Forte centralisation au niveau de la direction générale | Centralisation assez forte, avec une certaine délégation | Délégation modérée des pouvoirs de contrôle ; les niveaux inférieurs se sentent aussi responsables | Responsabilités de contrôle tout à fait partagées |
Performance :
| Médiocre Elevés | Assez bonne Assez élevés | Bonne Moyens | Excellente faibles |
Remarque :
La proposition de Rensis Likert s'appuie sur les résultats d'un certain nombre d'enquêtes et d'études de cas d'entreprises. Les modes de gouvernement ont d'abord été qualifiés de façon neutre, comme étant les systèmes 1 à 4, avant d'être désignés sous les appellations figurant dans ce tableau...
Rensis Likert n'hésite pas à considérer qu'il existe un système idéal, supérieur aux autres, comme le laisse entendre les niveaux de performance à la fois économique et sociale attribués à chaque mode de gouvernement. Evidemment, cette idée de l'existence d'une meilleure façon de faire fonctionner une organisation a fait et fera toujours plus ou moins l'objet de débats.
Complément :
Il n'est pas impossible d'associer à chaque mode de gouvernement tel ou tel courant de théorie des organisations. Ainsi, le mode « autoritarisme exploiteur » fait penser à la conception taylorienne et le mode « autoritarisme parternaliste » exprimerait cette même conception mais amendée par l'apport du mouvement des « relations humaines ». Le mode consultatif reprend certaines idées et certains outils de gestion popularisés par l'école dite « néo-classique » et le mode « participation de groupe » les discours qui prônent les logiques démocratiques de fonctionnement des organisations.